Endométriose 1 femme sur 10 souffre en silence.

• Qu'est-ce que l'endométriose et pourquoi est-elle si préoccupante ?
• Quelles sont les causes et les facteurs de risque associés ?
• Quels sont les symptômes qui devraient alerter ?
• Comment l'endométriose est-elle diagnostiquée ?
• Quels traitements existent pour soulager et gérer la maladie ?
• L'endométriose peut-elle affecter la fertilité ?
• Quel est l'impact de l'endométriose sur la vie quotidienne ?

L'endométriose est une maladie chronique qui touche 1 femme sur 10 en âge de procréer, soit environ 190 millions de femmes dans le monde (WHO, 2021). Elle se caractérise par la migration de tissu endométrial en dehors de l'utérus. Ce tissu, bien qu'ectopique, répond aux fluctuations hormonales du cycle menstruel, provoquant des saignements internes, des inflammations et des douleurs invalidantes. Cette maladie est également responsable de 40 % des cas d'infertilité inexpliquée, selon une étude menée par Leyland et coll. en 2019.

L'incompréhension qui entoure cette maladie contribue à un retard moyen de 7 à 10 ans entre l'apparition des symptômes et le diagnostic, comme le souligne le rapport de l'Endometriosis Foundation of America (2018). Ce délai peut entraîner des complications sévères, telles que des adhérences pelviennes ou des atteintes multi-organes.

Les causes de l'endométriose restent mal comprises, mais plusieurs hypothèses ont été explorées. La théorie de la menstruation rétrograde, décrite par le Dr John Sampson en 1927, reste une explication clé. Elle postule que le flux menstruel remonte dans les trompes de Fallope, permettant aux cellules endométriales de s'implanter en dehors de l'utérus. Cependant, d'autres théories, comme la métaplasie cellulaire ou les influences génétiques, gagnent en popularité.

Facteurs de risque identifiés :

• Historique familial : Les femmes ayant des parentes atteintes ont un risque accru de 6 à 7 fois (Nisolle & Donnez, 2020).
• Exposition environnementale : Les perturbateurs endocriniens, comme les dioxines, sont associés à une augmentation des cas (García-Solano et coll., 2022).
• Cycles menstruels courts ou abondants : Ces caractéristiques augmentent la probabilité de menstruation rétrograde.

Les douleurs pelviennes chroniques représentent le symptôme le plus fréquent, signalé par 75 % des femmes atteintes (Schenken et coll., 2020). Ces douleurs sont souvent cycliques, mais peuvent persister au-delà des menstruations. D'autres symptômes incluent des troubles digestifs (comme la diarrhée ou la constipation), des douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie) et des saignements menstruels abondants.

Liste des principaux symptômes :

• Douleurs pelviennes (chroniques ou cycliques).
• Dyspareunie (douleurs pendant les rapports sexuels).
• Troubles urinaires (dysurie, hématurie).
• Infertilité (présente dans 30 à 50 % des cas).

Le diagnostic repose sur une combinaison de signes cliniques et d'examens médicaux. Les outils d'imagerie, comme l'IRM pelvienne, permettent d'identifier les lésions profondes et les kystes ovariens. Toutefois, la laparoscopie reste le "gold standard" pour confirmer le diagnostic.

La prise en charge dépend de l'âge, du désir de fertilité et de la gravité des symptômes. Les options incluent des traitements hormonaux pour ralentir l'évolution de la maladie et des interventions chirurgicales pour retirer les lésions visibles. Selon une étude de Vercellini (2021), 65 % des patientes signalent une amélioration significative de leurs symptômes après un traitement chirurgical, bien que des récidives puissent survenir dans 20 à 40 % des cas.

Jusqu'à 50 % des femmes atteintes d'endométriose rencontrent des difficultés à concevoir (Hickey et coll., 2022). Les mécanismes incluent des adhérences pelviennes, des ovulations perturbées et une inflammation chronique de l'endomètre. Une étude menée sur 1 200 patientes infertiles a révélé que 35 % d'entre elles présentaient une endométriose non diagnostiquée (ASRM, 2020).

L'impact psychologique et social de l'endométriose est souvent sous-estimé. Une enquête de l'Endometriosis UK (2021) indique que 75 % des patientes déclarent une diminution de leur qualité de vie, principalement en raison de douleurs chroniques et d'une fatigue importante. La stigmatisation et les tabous autour des menstruations aggravent le sentiment d'isolement.

Liens externes

• World Health Organization - Endometriosis
• Endometriosis Foundation of America