Cholestérol en 3 chiffres alarmants qui pourraient sauver votre coeur

• Qu'est-ce que le cholestérol et pourquoi est-il indispensable ?
• Pourquoi parle-t-on de bon et de mauvais cholestérol ?
• Quels sont les taux de cholestérol normaux et comment les évaluer ?
• Quels sont les dangers d’un taux de cholestérol élevé ?
• Comment réduire son cholestérol naturellement ?
• Quels traitements médicaux pour l’hypercholestérolémie ?

Le cholestérol est une molécule lipidique essentielle à de nombreuses fonctions biologiques. Produite à 80 % par le foie, elle entre dans la composition des membranes cellulaires et joue un rôle crucial dans la synthèse des hormones stéroïdiennes, comme le cortisol ou les œstrogènes. Environ 20 % proviennent de l’alimentation, principalement des produits d'origine animale.

Un chiffre clé souvent méconnu : 1,5 g de cholestérol circule dans le sang d’un adulte en bonne santé, réparti dans différentes lipoprotéines. Ces dernières sont responsables de son transport, car le cholestérol ne peut pas se déplacer seul dans le sang. Une autre fonction essentielle du cholestérol est la production de la vitamine D sous l’effet des rayons UVB. Sans lui, notre corps ne pourrait pas absorber correctement le calcium.

Selon les travaux de Michael S. Brown et Joseph L. Goldstein (Prix Nobel 1985), le rôle des récepteurs de LDL dans l’équilibre du cholestérol est déterminant. Leurs recherches ont mis en évidence que l’hypercholestérolémie résulte souvent d’un dysfonctionnement de ces récepteurs.

On qualifie souvent les LDL et HDL de "mauvais" et "bon" cholestérol, mais cette terminologie simpliste cache des mécanismes complexes. Les LDL transportent le cholestérol vers les cellules, mais en excès, ils peuvent s’accumuler sur les parois artérielles. Cela contribue à l’athérosclérose, un phénomène qui concerne 2 adultes sur 5 dans les pays occidentaux, selon une étude publiée dans The Lancet en 2020.

En revanche, les HDL participent au retour du cholestérol vers le foie pour son élimination. Une concentration optimale de HDL supérieure à 60 mg/dL est associée à un risque cardiovasculaire réduit de 30 %, selon une méta-analyse de 2018. Cependant, les études récentes montrent que l’effet protecteur des HDL peut être modulé par d’autres facteurs comme l’inflammation systémique.

Un bilan lipidique est l’outil principal pour évaluer le cholestérol sanguin. Il fournit des informations sur le cholestérol total, les LDL, les HDL et les triglycérides. Pour la population générale, un cholestérol total inférieur à 200 mg/dL est considéré comme optimal.

Cependant, selon une publication de Circulation Research (2021), les patients à haut risque cardiovasculaire bénéficient de cibles plus strictes, avec un LDL inférieur à 70 mg/dL. Il est important de surveiller également les triglycérides, qui, lorsqu’ils dépassent 150 mg/dL, peuvent aggraver les effets d’un LDL élevé.

L’hypercholestérolémie, lorsqu’elle n’est pas contrôlée, favorise des maladies graves. Une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) révèle que 34 % des infarctus sont attribuables à un cholestérol élevé. Cela en fait un facteur de risque majeur après l’hypertension artérielle.

• Athérosclérose : Rétrécissement des artères pouvant entraîner des angines de poitrine.
• Infarctus du myocarde : Blocage total des artères coronaires.
• AVC ischémique : Réduction du flux sanguin au cerveau.

En plus des maladies cardiovasculaires, l’accumulation de cholestérol dans le foie peut entraîner une stéatose hépatique, touchant environ 25 % de la population mondiale, selon un rapport de l’American Liver Foundation (2022).

Modifier ses habitudes alimentaires est souvent le premier levier. Selon les recherches de Keys et Anderson (1957), réduire la consommation de graisses saturées diminue les LDL de 10 à 15 %. En parallèle, intégrer des aliments riches en fibres solubles, comme l’avoine ou les fruits, peut réduire les LDL jusqu’à 8 %.

L’activité physique joue également un rôle déterminant. Une étude de 2019 publiée dans le Journal of Cardiology montre qu’une marche rapide de 30 minutes par jour augmente le HDL de 5 à 10 %.

Dans certains cas, les approches non pharmacologiques ne suffisent pas. Les traitements ciblent principalement la réduction des LDL. Une méta-analyse de 2020 (JAMA Cardiology) rapporte que chaque diminution de 40 mg/dL de LDL réduit le risque d’événements cardiovasculaires de 22 %.

Pour les cas d’hypercholestérolémie familiale, des traitements innovants comme les inhibiteurs de PCSK9 montrent une réduction des LDL jusqu’à 60 %, selon les résultats des essais ODYSSEY et FOURIER publiés en 2017.