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La méthodologie doit s'adapter à la dimension nouvelle du mystère. On observe qu'au niveau minimal, un côtoiement du secret et du sacré se fait à travers le miroitement d'une multiplicité de jeux qui s'exaltent les uns les autres, en manifestant l'essence unifiante du dessein qui les gouverne. Il en ressort une poétique subtile, car ces jeux ne seraient joyaux s'ils n'étaient portés par les capacités naturelles de la langue, par les mécanismes mêmes, et les plus ténus, de la phonétique. On peut parler ici d'une logique du sensible. Le poème, s'il est bien perçu, devient une linguistique en action, qui s'enseigne par l'exemple. En ressentir d'abord la beauté fait donc partie intégrante de la nouvelle méthode d'approche.
Le chapitre 1 précise d'abord quelques points importants, avant l'exposition du système.
D'emblée, un retour sur Proust place l'âme et la notion d'étrange au cœur d'une discussion qui reviendra au premier plan, quand on verra que les structures prennent sens.
Un détour par les poèmes de jeunesse est jugé indispensable. Diverses pièces, qui posent des fils, sont citées.
Le "pur incantatoire" selon Poe est discuté en relation avec la notion de colonne, concept nouveau éclairé par des schémas intuitifs.
Il ressort de ce préambule qu'au moment où Paul Valéry abordait l'"exercice" qui deviendrait La Jeune Parque, le choix de la limpidité était déjà devenu pour lui une gageure, et toutes les conditions étaient réunies pour que les secrets de la genèse glissent dans un "envers du texte".
Ce n'est qu'à ce niveau que le lecteur pourra se livrer pleinement à l'écoute attentive du phonème, promu "voix première de la nature".
L'auteur expose ensuite, par une démonstration formelle appliquée successivement au Cimetière marin et à La Jeune Parque, le "secret des colonnes" (Chapitres 3 et 4).
Les plus importants des faits de structure découverts sont des chaînes signifiantes de paragrammes, diphones et triphones de type Saussurien, qui sont aussi les harmoniques de la "musique pure". On observe qu'une orientation générale, signifiante, des structures se superpose à la conception spéculaire de l'ensemble. L'émergence d'un carré sémiotique supportant et organisant les structures de la "haute symphonie", éclaire la génétique, et témoigne sans ambiguïté de l'importance accordée par Paul Valéry à la tétrade.
Une évaluation nouvelle de la poétique est tentée au Chapitre 5.
Le procédé comme trompe-l'œil est discuté au Chapitre 6, de façon comparative, par une confrontation au contexte littéraire et artistique, depuis Vinci jusqu'à l'OULIPO.
Enfin le lecteur aura sous les yeux une page manuscrite de Paul Valéry, datée de 1917, discutée dans la Conclusion..
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